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CHAPITRE VIII.

Des facultés intellectuelles ; toutes sont dérivées de la faculté de sentir.

Pour nous convaincre que les facultés que l’on nomme intellectuelles ne sont que des modes ou des façons d’être & d’agir résultantes de l’organisation de notre corps, nous n’avons qu’à les analyser, & nous verrons que toutes les opérations que l’on attribue à notre ame ne sont que des modifications dont une substance inétendue ou immatérielle ne peut point être susceptible.

La première faculté que nous voyons dans l’homme vivant, & celle d’où découlent toutes les autres, c’est le sentiment. Quelqu’inexplicable que cette faculté paroisse au premier coup d’œil, si nous l’examinons de près nous trouverons qu’elle est une suite de l’essence & des propriétés des êtres organisés, de même que la gravité, le magnétisme, l’élasticité l’électricité etc. Résultent de l’essence ou de la nature de quelques autres, & nous verrons que ces derniers phénomenes ne sont pas moins inexplicables que ceux du sentiment. Cependant si nous voulons nous en faire une idée précise, nous trouverons que sentir est cette façon particulière d’être remué propre à certains organes des corps animés, occasionnée par la présence d’un objet matériel qui agit sur ces organes, dont les mouvemens ou les ébranlemens se transmettent au cerveau. Nous ne sentons qu’à l’aide des nerfs répandus dans notre corps qui n’est, pour ainsi