Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/12

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chere, de lui faire adorer la vertu, de diſſiper des ombres qui lui cachent la ſeule voie propre à le conduire ſûrement à la félicité qu’il déſire ; telles ſont les vues ſinceres de l’Auteur. De bonne foi avec lui-même, il ne préſente au Lecteur que les idées qu’une refléxion ſérieuſe & longue lui a montrées comme utiles au repos & au bien-être des hommes, & comme favorables aux progrès de l’eſprit humain ; il l’incite donc à diſcuter ſes principes ; loin de vouloir briſer pour lui les nœuds ſacrés de la morale, il prétend les reſſerrer, & placer la vertu ſur les autels que juſqu’ici l’impoſture, l’entouſiaſme & la crainte ont elévés à des phantômes dangereux.

Prêt à deſcendre au tombeau, que les années lui creuſent depuis longtems, l’Auteur proteſte de la façon la plus ſolemnelle ne s’être propoſé dans ſon travail que le bien de ſes ſemblables. Sa ſeule ambition eſt de mériter les ſuffrages du petit nombre des Partiſans de la vérité, & des âmes honnêtes qui la cherchent ſincerément. Il n’écrit point, pour ces hommes endurcis à la voix de la raiſon, qui ne jugent que d’après leurs viles intérêts ou leurs funeſtes préjugés : ſes cendres froides ne craindront ni leurs clameurs ni leur reſſentiment, ſi terribles pour tous ceux qui oſent de leur vivant annoncer la Vérité.