Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/129

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tions qu’il n’a point vû, quoiqu’il connoisse les idées particulières ou les parties dont il compose cet ensemble idéal qui n’existe qu’en lui-même. C’est ainsi qu’il se fait les idées des centaures, des hyppogryphes, des dieux & des démons, etc. Par la mémoire notre cerveau se renouvelle des sensations, des perceptions, des idées qu’il a reçues & se représente des objets qui ont vraiment remué ses organes, au lieu que par l’imagination il combine pour en faire des objets ou des touts qui n’ont point remué ses organes, quoiqu’il connoisse les élémens ou les idées dont il les compose. C’est ainsi que les hommes en combinant un grand nombre d’idées empruntées d’eux-mêmes telles que celles de justice, de sagesse, de bonté, d’intelligence, etc. Sont à l’aide de l’imagination parvenus à en former un tout idéal qu’ils ont nommé la divinité.

L’on a donné le nom de jugement à la faculté qu’a le cerveau de comparer entre elles les modifications ou les idées qu’il reçoit ou qu’il a le pouvoir de réveiller en lui-même, afin d’en découvrir les rapports ou les effets.

La volonté est une modification de notre cerveau par laquelle il est disposé à l’action, c’est-à-dire, à mouvoir les organes du corps de maniere à se procurer ce qui le modifie d’une façon analogue à son être ou à écarter ce qui lui nuit. vouloir, c’est être disposé à l’action. Les objets extérieurs ou les idées intérieures qui font naître cette disposition dans notre cerveau s’appellent motifs parce que ce sont les ressorts ou mobiles qui le déterminent à l’action, c’est-à-dire, à mettre en jeu les organes du corps. Ainsi les actions volontaires