Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/132

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qu’elle est dans le même cas que tous les corps de la nature dans lesquels les mouvemens les plus simples, les phénomènes les plus ordinaires, les façons d’agir les plus communes sont des mysteres inexplicables, dont jamais nous ne connoîtrons les premiers principes. En effet comment nous flatterons-nous de connoître le vrai principe de la gravité en vertu de laquelle une pierre tombe ? Connoissons-nous le méchanisme qui produit l’attraction dans quelques substances & la répulsion dans d’autres ? Sommes-nous en état d’expliquer la communication du mouvement d’un corps à un autre ? D’ailleurs les difficultés que nous avons sur la maniere dont l’ame agit seront-elles levées en la faisant un être spirituel dont nous n’avons aucune idée, & qui parconséquent doit dérouter toutes les notions que nous pourrions nous en former ? Qu’il nous suffise donc de sçavoir que l’ame se meut & qu’elle se modifie par les causes matérielles qui agissent sur elle. D’où nous sommes autorisés à conclure que toutes ses opérations & ses facultés prouvent qu’elle est matérielle.