Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/170

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paroit le produit d’une combinaison dans laquelle les élémens ou principes se balancent avec assez de précision pour qu’aucune passion ne porte le trouble plus qu’une autre dans la machine. L’habitude, comme on a vu, est la nature de l’homme modifiée ; celle-ci fournit la matiere ; l’éducation, les mœurs nationales & domestiques, les exemples, etc. Lui donnent la forme ; & du tempérament que la nature lui présente, ils en font des hommes raisonnables ou insensés, des fanatiques ou des héros, des enthousiastes du bien public ou des criminels effrénés ; des hommes éclairés ou des stupides, des sages épris des avantages de la vertu ou des libertins plongés dans le vice. Toutes les variétés de l’homme moral dépendent des idées diverses qui s’arrangent & se combinent diversement dans les cerveaux divers par l’intermede des sens. Le tempérament est le produit de substances physiques ; l’habitude est l’effet de modifications physiques ; les opinions bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses qui s’arrangent dans l’esprit humain, ne sont jamais que les effets des impulsions physiques qu’il a reçues par ses sens.