Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/51

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nimal, l’énerve, relâche ſes fibres & empêche l’action néceſſaire des autres élémens. C’eſt ainſi que le feu admis en trop grande quantité excite en lui des mouvemens déſordonnés & deſtructifs pour ſa machine ; c’eſt ainſi que l’air chargé de principes peu analogues à ſon méchaniſme lui porte des contagions & des maladies dangereuſes. Enfin les alimens modifiés de certaines façons, au lieu de le nourrir, le détruiſent & le conduiſent à ſa perte ; toutes ces ſubſtances ne conſervent l’animal qu’autant qu’elles ſont analogues à lui ; elles le ruinent lorſqu’elles ne ſont plus dans le juſte équilibre qui les rendoit propres à maintenir ſon exiſtence.

Les plantes qui, comme on a vu, ſervent à nourrir & réparer les animaux, ſe nourriſſent elles mêmes de la terre, ſe développent dans ſon ſein, s’accroiſſent & ſe fortifient à ſes dépens, reçoivent continuellement dans leur tiſſu par les racines & les pores l’eau, l’air & la matiere ignée. L’eau les ranime viſiblement toutes les fois que leur végétation ou leur genre de vie languit ; elle leur porte les principes analogues qui peuvent les perfectionner ; l’air leur eſt néceſſaire pour s’étendre & leur fournir de l’eau, de la terre & du feu avec lesquels il eſt lui-même combiné. Enfin elles reçoivent plus ou moins de matieres inflammables, & les différentes proportions de ces principes conſtituent les différentes familles ou claſſes dans lesquelles les botaniſtes ont diviſé les plantes, d’après leurs formes & leurs combinaiſons, d’où réſultent une infinité de propriétés très variées. C’eſt ainſi que croiſſent le cedre & l’hyſſope, dont l’un s’éléve juſqu’aux nues, tandis que l’autre rampe humblement ſur la terre. C’eſt ainsi que d’un