Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/73

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au tour d’elle-même, & par les différens aspects que sa révolution annuelle l’oblige de présenter au soleil, elle éprouve des variations réglées que nous nommons saisons ; par une suite nécessaire de l’action du soleil sur différentes parties de notre globe, toutes ses productions éprouvent des vicissitudes ; les plantes, les animaux, les hommes sont en hyver dans une sorte de léthargie ; au printems tous les êtres semblent se ranimer & sortir d’un long assoupissement. En un mot la façon dont la terre reçoit les rayons du soleil influe sur toutes ses productions ; ces rayons dardés obliquement n’agissent point comme s’ils tomboient à plomb ; leur absence périodique, causée par la révolution de notre globe sur lui-même, produit le jour & la nuit. En tout cela nous ne verrons jamais que des effets nécessaires, fondés sur l’essence des choses, & qui, tant qu’elles demeureront les mêmes, ne peuvent jamais se démentir. Tous ces effets sont dûs à la gravitation, à l’attraction, à la force centrifuge etc.

D’un autre côté cet ordre, que nous admirons comme un effet surnaturel, vient quelquefois à se troubler, ou se change en désordre ; mais ce désordre lui-même est toujours une suite des loix de la nature, dans laquelle il est nécessaire que quelques-unes de ses parties pour le maintien du tout, soient dérangées dans leur marche ordinaire. C’est ainsi que des cométes s’offrent inopinément à nos yeux surpris ; leur course excentrique vient troubler la tranquillité de notre systême planétaire ; elles excitent la terreur du vulgaire, pour qui tout est merveille ; le physicien lui-même conjecture que jadis ces cométes ont renversé la surface de notre globe & causé les plus grandes révo-