Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sant sur lui ; le modifient diversement, telles que l’air dont il est environné, les alimens dont il se nourrit, & tous les objets dont ses sens sont continuellement frappés & qui par conséquent opérent en lui des changemens continuels.

Ainsi que tous les êtres, l’homme tend à sa destruction, il éprouve la force d’inertie ; il gravite sur lui-même ; il est attiré par les objets qui lui sont contraires ; il cherche les uns, il fuit, ou s’efforce d’écarter les autres. Ce sont ces différentes façons d’agir & d’être modifié, dont l’homme est susceptible, que l’on a désignées sous des noms divers ; nous aurons bientôt occasion de les examiner en détail.

Quelque merveilleuses, quelque cachées, quelque compliquées que paroissent ou que soient les façons d’agir tant visibles qu’intérieures de la machine humaine, si nous les examinons de près, nous verrons que toutes ses opérations, ses mouvemens, ses changemens, ses différens états, ses révolutions sont réglés constamment par les mêmes loix que la nature prescrit à tous les êtres qu’elle fait naître, qu’elle développe, qu’elle enrichit de facultés, qu’elle accroît, qu’elle conserve pendant un tems, & qu’elle finit par détruire ou décomposer en leur faisant changer de forme.

L’homme dans son origine n’est qu’un point imperceptible, dont les parties sont informes, dont la mobilité & la vie échappent à nos regards, en un mot dans lequel nous n’appercevons aucuns signes des qualités que nous appellons sentiment, intelligence, pensée, force, raison, etc. Placé