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Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/207

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qui punit les fautes qu’il a permis de faire est souverainement injuste & déraisonnable ; qu’un être infini qui renferme des qualités infiniment contradictoires est un être impossible & n’est qu’une chimere.

Que l’on ne nous dise donc plus que l’existence d’un dieu est au moins un problème. Un dieu, tel que la théologie le dépeint, est totalement impossible ; toutes les qualités qu’on lui assignera, toutes les perfections dont on l’ornera se trouveront à chaque instant démenties. Quant aux qualités abstraites & négatives dont on voudra le décorer, elles seront toujours inintelligibles, & ne prouveront que l’inutilité des efforts de l’esprit humain, quand il veut se définir des êtres qui n’existent point. Dès que les hommes se croyent très intéressés à connoître une chose, ils travaillent à s’en faire une idée ; trouvent-ils de grands obstacles, ou même de l’impossibilité à s’éclaircir, leur ignorance & le peu de succès de leurs recherches les disposent-ils à la crédulité ; pour lors des fourbes adroits ou des enthousiastes en profitent pour faire passer leurs inventions ou leurs rêveries qu’ils débitent comme des vérités constantes dont il n’est point permis de douter. C’est ainsi que l’ignorance, le désespoir, la paresse, l’inhabitude de réfléchir mettent le genre-humain dans la dépendance de ceux qui se sont chargés du soin de lui faire des systêmes sur les objets sur lesquels il n’avoit aucune idée. Dès qu’il s’agit de la divinité & de la religion, c’est-à-dire, des objets sur lesquels il est impossible de rien comprendre, les hommes raisonnent d’une façon bien étrange ou sont les dupes de raisonnemens bien captieux ! De ce qu’ils se voyent dans l’impossibilité totale