Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

telligence assez déraisonnable pour punir ses créatures du peu d’intelligence & de lumières qu’elle a voulu leur donner ? Ne vaut-il pas mieux se jetter dans les bras d’une nature aveugle, privée de sagesse & de vues, que de trembler toute sa vie sous la verge d’une intelligence toute puissante, qui n’a combiné ses plans sublimes que pour que les foibles mortels eussent la liberté de les contrarier & les détruire, & de devenir par-là les victimes constantes de son implacable colère[1].

  1. Mylord Shaftsbury, quoique très-zélé théiste, dit avec raison : u Que beaucoup d’honnêtes gens auraient l’es, » » prit plus tranquille s’ils étaient assurés qu’ils n’ont qu’un » aveugle destin pour guide : ils tremblent plus en songeant » qu’il y a un Dieu, que s’ils croyaient qu’il n’en existât » point. » Voyez la lettre sur l’enthousiasme. Voyez encore le chapitre XIII.