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CHAPITRE VIII

Examen des avantages qui résultent pour les hommes de leurs notions sur la divinité, ou de leur influence sur la morale, sur la politique, sur les sciences, sur le bonheur des nations & des individus.


Nous avons vu jusqu’ici le peu de fondement des idées que les hommes se sont faites de la divinité ; le peu de solidité des preuves sur lesquelles ils appuyent son existence ; leur peu d’harmonie dans les opinions qu’ils se sont faites de cet être également impossible à connoître pour tous les habitans de la terre : nous avons reconnu l’incompatibilité des attributs que la théologie lui assigne : nous avons prouvé que cet être, dont le nom seul est en possession d’inspirer la frayeur, n’est que le produit informe de l’ignorance, de l’imagination allarmée, de l’enthousiasme, de la mélancolie : nous avons fait voir que les notions qu’on s’en forme ne tirent leur origine que des préjugés de l’enfance, transmis par l’éducation, fortifiés par l’habitude, alimentés par la crainte, maintenus & perpétués par l’autorité. Enfin tout a dû nous convaincre que l’idée de Dieu, si généralement répandue sur la terre, n’est qu’une erreur universelle du genre-humain. Il reste donc maintenant à examiner si cette erreur est utile.