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Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/406

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CHAPITRE XIV.
Abrégé du code de la nature.

Ce qui eſt faux ne peut être utile aux hommes, ce qui leur nuit conſtamment ne peut-être fondé ſur la vérité, & doit être proſcrit à jamais. C’eſt donc ſervir l’eſprit humain & travailler pour lui que de lui préſenter le fil ſecourable à l’aide duquel il peut ſe tirer du labyrinthe où l’imagination le promene & le fait errer ſans trouver aucune isſue à ſes incertitudes. La nature ſeule, connue par l’expérience, lui donnera ce fil, & lui fournira les moyens de combattre les Minotaures, les phantômes & les monſtres qui depuis tant de ſiecles exigent un tribut cruel des mortels effrayés. En tenant ce fil dans leurs mains, ils ne s’égareront jamais ; pour peu qu’ils s’en déſaiſiſſent un inſtant, ils retomberont infailliblement dans leurs anciens égaremens. Vainement porteroient-ils leurs regards vers le ciel pour trouver des reſſources qui ſont à leurs pieds : tant que les hommes, entêtés de leurs opinions religieuſes, iront chercher dans un monde imaginaire les principes de leur conduite ici bas, ils n’auront point de principes ; tant qu’ils s’obſtineront à contempler les cieux, ils marcheront à tâtons ſur la terre ; & leurs pas incertains ne rencontreront jamais le bien-être, la ſûreté, le repos néceſſaires à leur bonheur.

Mais les hommes, que leurs préjugés rendent