Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/414

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corps des mortels ; c’est moi qui ai fixé les loix qui les gouvernent. Si tu te livres à des voluptés infâmes, les compagnons de tes débauches t’applaudiront, & moi je te punirai par des infirmités cruelles, qui termineront une vie honteuse & méprisée. Si tu te livres à l’intempérance, les loix des hommes ne te puniront point, mais je te punirai en abrégeant tes jours. Si tu es vicieux, tes habitudes funestes retomberont sur ta tête. Ces princes, ces divinités terrestres, que leur puissance met au dessus des loix des hommes, sont forcés de frémir sous les miennes. C’est moi qui les châtie ; c’est moi qui les remplis de soupçons, de terreurs, d’inquiétudes : c’est moi qui les fais trembler au nom seul de l’auguste vérité : c’est moi qui même dans la foule de ces grands qui les entourent leur fais sentir les aiguillons empoisonnés du chagrin & de la honte. C’est moi qui répands l’ennui sur leurs ames engourdies, pour les punir de l’abus qu’ils ont fait de mes dons. C’est moi qui suis la justice incréée, éternelle ; c’est moi qui sans acception des personnes sçais proportionner le châtiment à la faute, le malheur à la dépravation. Les loix de l’homme ne sont justes que quand elles sont conformes aux miennes ; leurs jugemens ne sont raisonnables que quand je les ai dictés ; mes loix seules sont immuables, universelles, irréformables, faites pour régler en tous lieux, en tout tems le sort de la race humaine.

" Si tu doutois de mon autorité, & du pouvoir irrésistible que j’ai sur les mortels ; considère les vengeances que j’exerce sur tous ceux qui résistent à mes décrets. Descends au fond