étoit de feu & que, comme le feu, elle était composée d’atomes, qui pénètrent aisément toutes les parties du corps & qui le font mouvoir.
Hippocrate a dit qu’elle étoit composée d’eau & de feu ; Empédocle de quatre éléments. Épicure a cru, comme Démocrite, que l’âme est composée de feu, mais il ajoute que dans cette composition il entre de l’air, une vapeur & une autre substance qui n’a point de nom, & qui est le principe du sentiment ; que, de ces quatre substances différentes, il se fait un esprit très subtil, qui se répand par tout le corps & qui doit s’appeler l’ame.
Descartes soutient aussi, mais pitoyablement, que l’âme n’est point matérielle ; je dis pitoyablement, car jamais philosophe ne raisonna si mal sur ce sujet que ce grand homme ; & voici de quelle façon il s’y prend. D’abord, il dit qu’il faut douter de l’existence de son corps ; croire qu’il n’y en a point ; puis raisonner de cette manière : Il n’y a point de corps ; je suis pourtant, donc je ne suis pas un corps ; par conséquent, je ne puis être qu’une substance qui pense. Quoique ce beau raisonnement se détruise assez de lui-même, je