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LA MONTAGNE-NOIRE

Pris de langueur et de faiblesse ?
Tout m’excède et me blesse !
Mon cœur est oppressé, mon esprit obscurci.
De l’aube jusqu’au soir, de la nuit à l’aurore,
Je ne vois qu’un regard, je n’entends qu’une voix :
Je brûle et je tremble à la fois !
Quel est donc ce mal que j’ignore ?
Hélas ! De vains remords, de désirs inconnus,
Mon âme est torturée,
Depuis que, de roses parée,
En ma maison l’esclave ennemie est entrée,
Avec des anneaux d’or sonnant à ses bras nus !

Il laisse tomber son front dans ses mains. — Pendant ce temps, les hommes ont reparu sur la hauteur. Plusieurs d’entre eux, restés en arrière de leurs compagnons, se retournent vers Mirko.
LES HOMMES.

Allons ! Mirko !

UN HOMME.

Allons ! Mirko ! Gravissons la montagne !

TOUS.

Le pied hardi, le cœur joyeux,
Gravissons la montagne !
Le Christ victorieux
Nous protège et nous accompagne !

Les voix s’éloignent. — À gauche, au dehors, retentit un chœur de voix féminines. Mirko, qui est arrivé au tournant du sentier, s’arrête et regarde.
MIRKO, tressaillant.

Elle !

Il redescend et se dissimule derrière une roche, mais reste en vue du public.