Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/57

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Akhaiens retourneront dans Argos nourrice de chevaux et dans l’Akhaiè aux belles femmes.

Il parla ainsi, et le vieillard frémit, et il ordonna à ses compagnons d’atteler les chevaux, et ils obéirent promptement. Et Priamos monta, tenant les rênes, et, auprès de lui, Antènôr entra dans le beau char ; et, par les portes Skaies, tous deux poussèrent les chevaux agiles dans la plaine.

Et quand ils furent arrivés au milieu des Troiens et des Akhaiens, ils descendirent du char sur la terre nourricière et se placèrent au milieu des Troiens et des Akhaiens.

Et, aussitôt, le roi des hommes, Agamemnôn, se leva, ainsi que le subtil Odysseus. Puis, les hérauts vénérables réunirent les gages sincères des Dieux, mêlant le vin dans le kratère et versant de l’eau sur les mains des Rois. Et l’Atréide Agamemnôn, tirant le couteau toujours suspendu à côté de la grande gaîne de l’épée, coupa du poil sur la tête des agneaux, et les hérauts le distribuèrent aux princes des Troiens et des Akhaiens. Et, au milieu d’eux, l’Atréide pria, à haute voix, les mains étendues :

― Père Zeus, qui commandes du haut de l’Ida, très-glorieux, très-grand ! Hélios, qui vois et entends tout ! Fleuves et Gaia ! Et vous qui, sous la terre, châtiez les parjures, soyez tous témoins, scellez nos serments inviolables. Si Alexandros tue Ménélaos, qu’il garde Hélénè et toutes ses richesses, et nous retournerons sur nos nefs rapides ; mais si le blond Ménélaos tue Alexandros, que les Troiens rendent Hélénè et toutes ses richesses, et qu’ils payent aux Argiens, comme il est juste, un tribut dont se souviendront les hommes futurs. Mais si, Alexandros mort, Priamos et les fils de Priamos refusaient de payer ce tribut, je resterai et combattrai pour ceci, jusqu’à ce que je termine la guerre.

Il parla ainsi, et, de l’airain cruel, il trancha la gorge