Aller au contenu

Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Qu’on euſt jugé eſtre pour luy trempée.
Apres ceignit une peſante Eſpée,
Pendant à doux d’argent poly & clair.
Puis ſe chargea d’ung dur & fort Boucler
Sur ſon eſpaule : Et pour couvrir ſa teſte
D’ung riche Armet, ayant une grand creſte
Faicte du poil, qu’on voit pendre en la queue
Dung grand Cheval tant horrible à la veue
Que auſſi ſouvent que ſa teſte il haulſoit,
On euſt penſé, que cela menacoit.
Finablement il print en ſa main dextre
Ung Dard ſerré, puis ſoubdain ſe vint mettre
Emmy le camp, ſe monſtrant fierement.
    Menelaus ſ’arma tres ſeurement
D’aultre coſté, & comparut en place,
Plein de colere, & amere menace.
    La ne ſut lors ſi courageux Souldard
Qui n’euſt frayeur, contemplant ce hazard.
Meſmes voyant leurs geſtes, leur marcher,
Et l’eſbranler des Dardz à l’approcher.
    Entre au camp, Paris de beau prinſault,
Fort ſur ſes piedz, feit le premier aſſault.
Lancea ſon dard, de bien grande roideur,
Et vint ſrapper droict : parmy la rondeur
Du fort Eſcu du Grec : mais il n’eut force
De tranſpercer tant ſeulement l’eſcorce.
Et fut la poincte au faulſer empeſchée,
Par la durté de l’Eſcu rebouchée.
    Menelaus ſans ſeſbahyr, ſoubſtint
Tres bien le coup, Puis debout ſe maintint,
Priant ainſi. Ô Iuppiter puiſſant,
Qui es le droict : clairement cognoiſſant,