Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/124

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Les plus eſleuz des gens de pied Derriere :
Et au mylieu les Foibles, De maniere
Qu’eſtans encloz, tant euſſent ilz grand crainte,
Il leur faloit combatte par contrainte.
Aux Chevaliers, il enſeignoit comment
Ung homme ſeul, ne doibt aucunement
Laiſſer ſon Renc, pour l’Ennemy choquer ;
Soit pour defendre, ou pour le provoquer.
Et qu’il ne fault avoir tant defiance
En ſes Chevaulx, & moins en ſa vaillance :
Car en laiſſant ſi folement ſon ordre,
On ſ’affoibliſt, dont vient le grand deſordre.
Diſoit encor, que venant à ſe joindre
Aux Chariotz, il eſt meilleur de poindre
De coup de Lance, ou de Traict, que d’Eſpée.
Mainte Cité, fut jadis occupée
En ce faiſant, des anciens Gendarmes :
(Ce diſoit il) Maintz valeureux faiſtz d’Armes,
Ont eſté mis à execution :
Ayans ſuivy la miene intention.
    Ainſy parloit le Vieillard honorable :
Deſirant fort ſe monſtrer ſecourable
En la Bataille. Et lors Agamemnon
Luy dict ainſi. Prince de grand renom,
Or pleuſt aux Dieux, que pour ceſte journée,
Te fuſt du Ciel à mon ſouhait donnée,
Dedans ton corps, tant de force & povoir,
Comme tu as en l’Eſprit de ſcavoir.
Helas que n’eſt ta vieilleſſe laſſée
En quelque corps d’ung plus jeune paſſée.
Que ne voit on pour ce Camp ſecourir,
Ce bon Vieillard rajeunir, reflourir.