Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/160

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Contre les Dieux, par Orgueil ou Enuye,
Finiſt tres mal, & abrege ſa vie.
Ce Péché ſeul, certes le privera
De voir ung jour (quand il arrivera
En ſa maiſon) des petitz enfans doulx
Le nommer Pere, & baiſer ſes Genoux.
Certainement il devroit à part ſoy
Conſiderer ſi nul plus ſort que toy
Le combatra, pour venger ton Injure :
Ou bien devroit penſer à l’aventure
Qui maintenant luy pourra ſurvenir
En ſon pays, pour trop plus le punir.
Ceſt aſſavoir ſa Femme Egialée,
De grief ſommeil à preſent eſveillée,
(Sentant l’ardeur de l’amoureux deſir)
Appellera pour avoir ſon plaiſir.
Quelque Valet, qui jouyra du bien
De ce Gregeois, ſans qu’il en ſache rien.
    Ainſi parloit pour conſoler ſa Fille.
Puis doulcement luy nectoye, & abille
La main bleſſée, & tellement appaiſe
Ceſte douleur, que Venus en fut aiſe.
    Mais quand Iuno, & Minerve la veirent,
En s en moquant, au Dieu Iuppiter dirent;
Pere tres ſainct ſeras tu point marry,
(Dict lors Pallas) de ce dont je me ry ?
Venus cuydant une Grecque amener
Au camp Troien, pour illec la donner
À l’ung d’iceulx qu’elle ayme grandement,
En la flattant, elle à mis rudement
Sa tendre main ſur ſa Boucle, ou Ceincture :
Dont l’Ardillon luy à faict la poincture :