Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/159

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Mais leur maraſtre Euribea print cure
Du pouvre Dieu & ſupplia Mercure
En ſa faueur : lequel ſecretement
Le deſroba. Lors manifeſtement
Sans tel ſecours, les Fers & la Cloſture,
La conſumoient ſa divine nature.
Daine Iuno ſouffrit mal importable
Par Herculés, qui ſon traict redoubtable
À triple poincte, encontre elle dreſſa
Au tetin droict, dont tres fort la bleſſa.
Que dirons nous de Pluton le Dieu noir,
Lequel commande en l’infernal manoir ?
N’a il jadis le ſort Dard eſprouvé
D’Herculés meſme, alors qu’il fut trouvé
Entre les mortz au pays de Pilie ?
Sa Deité fuſt alors deſſaillie,
(Si poſſible eſt qu’une Deité fine)
Du coup receu ſur l’Eſpaule divine.
Mais il monta pour avoir gueriſon
Subitement en la claire maiſon
De Iuppiter, ou Peon abilla
Sa griefve playe, & Santé luy bailla.
Trop malheureux imprudent & folaſtre
Fut Herculés, qui ne craignit de batre,
Et offenſer ainſi les Dieux haultains,
Qui de leurs maulx ſont vengeurs tres certains
Quant eſt à toy ma Fille, il fault penſer,
Que le Gregeois n’euſt oſe te bleſſer :
Sans la faveur de Minerve, qui veult
Te faire mal en tout ce qu’elle peult.
Ô poure ſot, qui ne ſcait pas entendre,
Que le mortel qui ſ’efforce contendre