Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/166

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Maint bel Eſcu : car le Dieu Mars couroit
Parmy le Camp, & Troiens ſecouroit :
Sans eſtre veu, les confortant en termes
Qui les rendoient plus courageux, & fermes.
Il leur diſoit, que Phoebus combatoit
De leur coſté, & que Pallas eſtoit
De l’aultre part : Parquoy devoient monſtrer
Quelque beau faict d’Armes au rencontrer.
    En meſme inſtant, Eneas retourna
Tout frais au Camp Apollo l’amena.
Dont les Troiens, luy voyans faire effort,
Non de bleſſé, ains de vaillant & fort,
S’eſjouyſſoient, ne ſe povans ſaouler
De ſon regard, & deſiroient parler
Aveques luy : Mais la griefve meſlée
Eſtoit deſja par trop renouvellée.
    Apollo, Mars, & la folle Deeſſe
Contention, ſervoient pour lors d’adreſſe
Aux bons Troiens, leur enflammant les cueurs.
Les deux Ajax excellente belliqueurs,
Diomedés, & Vlyſſés eſtoient
À l’oppoſite, & les Grecs enhortoient
De tenir bon : leſquelz obeiſſantz
Se contenoient en Souldards tres puiſſantz,
Sans reculer : Car ainſi que les Nues
Sont bien ſouvent ſur les Montz retenues
Maulgre les Ventz, par le Dieu Iuppiter,
Qui ne pourroient aultrement reſiſter
Au ſoufflement, & Tourbillon divers
Du vent de Nort, qui leur donne à travers :
Semblablementles Gregeois bien Armez,
Les attendoient hardiz & animez ;