Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/165

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Il convient donc plus avant y penſer,
Et quant & quant aux plus grands t’adreſſer :
Leur ſuppliant d’avoir bonne eſperance,
D’eſtre vainqueurs, par la perſeverance :
Faiſant ainſi, tu ſeras eſtimé :
Ne le faiſant, meſpriſé & blaſmé.
    De pareilz motz, Sarpedon lors piqua
Le prince Hector, qui point ne répliqua.
Mais tout armé comme il eſtoir, grand erre
Du Chariot feit ung ſault bas en terre :
Tenant en main deux Dardz qu’il eſbranſla,
Trop fierement, & ſoubdain ſe meſla
Entre les liens. La commande, Supplie,
Et Crie tant qu’encor il les ralie,
Dont prennent cueur, & la Teſte baiſſée,
Tournent gaigner la place delaiſlée.
    Quand les Gregeois apperceurent venir
Les Rengz Troiens, pour mieulx les ſouſtenir,
Se vont ſerrer enſemble l’appreſtans
De les attendre, en vaillans combatans.
    Et tout ainſi, qu’en la ſaiſon qu’on Vanne
Le beau Froment hors la Granche ou Cabanne,
Souventeſfois à cauſe du grand vent
Qui va la Bale & la Paille enlevant,
Les grandz Gerbiers blanchiſient de l’ordure
Qui ſort du bled, & de la terre dure.
Semblablement la pouldre fut ſi grande
À l’approcher de la Troiene bande,
Que les Harnois, & les habitz divers
Des combatans en furent tous couvers.
    Lors renforça la cruelle bataille,
Plus que devant là ſe rompt, & detaille,