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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/185

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Tenant en tout de Iuno la terrible,
Fole, Ialouſe, autant incorrigible
Comme tu es laquelle je t’augure
T’a preparé ceſte grande Bleſſure.
Mais pour autant que tu es de ma Race,
Et décile auſſy, tu receuras la grace
D’eſrte guery. Et penſe deſormais
Quittant ainſi dangereux & maulvais,
Sans la faveur qu’ung Pere doict porter
À ſon Enfant le voyant mal traicter :
Long temps y a que j’euſſe faiſt Iuſtice,
De ta cruele & damnable malice.
    Apres ces motz Iuppiter commanda
Qu’on le gueriſt. Lors Peon regarda
Dedans la Playe, & le penſa ſi bien
Qu’en peu de temps on n’y cognut plus rien.
Le Laict caillé, dont on faict le Fromage
En temps d’Eſté, demeure davantage
À ſe former. Auſſy les immortelz
Tiennent du Ciel. Ilz n’ont pas les corps telz
Que nous avons, & de cela procede
Qu’ilz ont touſjours plus ſoubdain le remede.
    Mars rendu ſain, Hebe luy prépara
Ung Baing ſouef : puis aprés le para
De beaulx Habitz : lequel vint aſſiſter
En plaine Court, au grand Dieu Iuppiter.
    D’aultre coſté, Pallas victrorieuſe,
Avec Iuno trop aiſe, & Glorieuſe
D’avoir chaſſé Mars du cruel
En ung moment feirent au Ciel retour.