Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/206

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Apres ces motz le noble Prince part,
Et Hecuba ſ’en va de l’autre part
Droict au logis & commande à ſes Femmes
D’aller prier toutes les nobles Dames
Pour ſ’en venir. Ce faict, Tres eſplourée
Entre dedans ſa Chambre bien parée,
Et bien ſentant : puis en ſes Garde robes,
Ou elle avoit ung grand nombre de Robes
De riche eſtoffe, à Figures exquiſes,
Que ſon beau Filz Paris avoit conquiſes
Dedans Sidon. leſquelles il donna
À Hecuba, deſlors qu’il admena
La belle Grecque. Entre toutes la Dame
En choiſiſt une odorant comme Baſme,
La mieulx tiſſue, & de Couleur duyſante,
Du plus beau luſtre, & autant reluyſante
Comme une Eſtoille : Auſſi la tenoit elle
Au fond du Coffre, ainſi que la plus belle.
Et puis ſ’en va de cueur devotieux,
Avec grant Troupe, au Temple ſpacieux
De la Deeſſe : aſſis droit au mylieu.
Du grand Palais. Venues en ce lieu,
Par Theano la Femme d’Antenor
Furent ouvertz les huys faictz de fin or :
Car elle avoit des Troiens charge expreſſe
De ce beau Temple, & en eſtoit Preſtreſſee.
    Eſtans illec, les Dames arrivées
À piteux criz, & les Mains eſlevées,
Feirent leurs veux Et Theano la digne
Meit doulcement la Robe tant inſigne
Sur les Genoux de Pallas, puis commence
Prier ainſi. Ô divine clemence,