Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Chaſte Minerve, Ô ſeure Gardiene,
De ce Chaſteau, & de la gent Troiene,
Ie te ſupply exaulce l’Oraiſon,
Que l’on te faict : icy en ta Maiſon.
Pour donner fin à noz Pleurs, & Regretz,
Nous te prions, que le plus fort des Grecs
Diomedés, devant la porte Scée
Soit abbatu, & ſa Lance froiſſée.
Et cela faict : nous ſacrifierons
Sur ton Autel douze Beufz, & ſerons
Par chaſcun an, ung ſervice ſemblable :
Si tu nous es au beſoing ſecourable.
Ainſi prioit Mais l’oraiſon dreſſée
Ne fut en rien de Pallas exaulcée.
    Pendant cecy, Hector d’aultre coſté
S’eſtoit deſja au Logis tranſporté
Du beau Paris : qui fut ung Edifice
Tres excellent, & de grand Artifice.
Lequel, Troiens Architectes exquis
Avoient baſty comme il eſtoit requis :
Garny de Court, Chambres, Cuyſine, Salle :
Ioignant au pres la Maiſon principale
Du Roy Priam. Ce Prince vertueux
Vint droit à l’huys du Logis ſumptueux,
Tenant en main une Lance Acérée
Longue dix piedz à la poinſte dorée.
Et veid dedans Alexandre ſon Frere,
Embeſoigné à ung honeſte affaire.
Il fourbiſſoit ſon Eſcu, ſon Armure,
Et de ſes Arcs luy meſme oſtoit l’ordure.
Aupres du quel avec ſes Chambrieres
Sëoit Heleine ; & pour les rendre ouvrieres,