Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/211

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Et Ton Enfans n’ayant aueques elle
Qu’une Nourriſſe ou ſimple Damoiſelle :
Et la penſoi taux Combatz & Allarmes
De ſon Eſpoux, reſpandant maintes larmes.
    Adonc Hector aux Servantes ſ’adreſſe
En leur diſant. Ou eſt voſtre Maiſtreſſe ?
Eſt elle point allée viſiter
Ses belles Seurs, ou pour ſ’exerciter,
Et oublier ſes douloureuſes peines,
Allée voir mes bonnes Seurs germaines ?
Ou dictes moy, ſi eſtant advertie
Des veux qu’on faict, elle ſeroit partie,
Avec ma Mere, & ſa devote Bande
Pour à Pallas preſenter ſon Offrande ?
    Puis qu’il te Plaiſt la verité ſcavoir
(Reſpondit l’une) elle n’eſt allé voir
Ses belles Seurs, Ne tenir compaignie
À Hecuba :Las la Dame Ternye,
(De toy Hector ung peu trop curieuſe)
Portant maintien de Femme furieuſe,
S’en eſt courue, aveques ſon doulx Filz,
Droict en la Tour, croiant que deſconſitz
Soient les Troiens : & qu’en ceſte journée,
Ta vie ſoit du tout exterminée.
    Oyant ces motz, Hector plus ne ſejourne,
Mais en tenant meſme chemin retourne,
En traverſant les Rues, & Ruelles
De la Cité bien Amples, & tres belles,
Pour ſ’en venir à la Porte nommée,
Porte Scéa droict : ou eſtoit l’Armée.
    Lors d’avanture, Andromacha venoit
Par meſme Rue, & ſon Enfant tenoit