Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/224

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Lors Apollo & Minerve qui veirent
Les Traictz ceſſer, ſur ung Fouſteau ſe meirent
Hault & branchu, ayans Forme & Image
De deux Vaultours. Et la en leur courage
Seſjouiſſoient, de veoir Troupes ſi grandes
Se tenir coy parmy les belles Landes.
    Les Bataillons eſtoient aſſis à Terre,
Bien fort ſerrez, & leurs harnoiz de Guerre
Tout au pres d’eulx : Semblables à les voir
Aux Flotz Marins, que le Vent faict mouvoir
Si tres eſpés, que la Mer Bleue ou Verte
Souventeſfois ſemble de noir couverte.
    Doncques Hector acouſtré de ſes Armes
Dict devant tous : Oyez Troiens Gendarmes
Et vous Grégeois, à preſent ung propos,
Qui peult ſervir à voſtre Aiſe & Repos
La Convenance & les Promeſſes faicts
Entre les Camps, demeurent imparfaictes,
Et ſans effect Iuppiter nous a mis
En ce danger, & n’a l’Accord permis,
Pource qu’il veult (tant eſt plein de malice)
Voir de nous tous ung cruel Sacrifice :
C’eſt aſſavoir, ou que Troie ſoit priſe
Par vous Gregeois, Ou que voſtre Entrepriſe
Soit inutile, & qu’en brief vous ſoyez
Par les Troiens tous occiz ou Noyez.
Or maintenant, pource que je ſcay bien
Qu’en voſtre Camp y a de gens de bien
Et Courageux, qui ne vouldroient faillir
De bien Defendre, & de mieulx Aſſaillir.
Faictes venir le plus Vaillant & Fort,
Pour me combatre & monſtrer ſon Effort