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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/226

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    Menelaus qui entendit le tout
Et veid leur mine, adonc ſe meit debout,
Et d’ung maintien enflambé & plein d’ire,
(En ſouſpirant grieſvement) leur va dire.
Ô meſchans Grecs, en parole hardiz
Et Arrogans, mais de faict : eſtourdiz,
Et tres couardz. Ô Grecs par trop infames
Non hommes Grecs, mais pluſtoſt Grecques femmes
Quel deſhoneur. & reprochable Tache
Recevez vous d’avoir le cueur ſi laſche,
Sans vous oſer expoſer au danger
Encontre Hector ? Or ſans d’icy bouger,
Ie prie aux Dieux (pour voz faultes punir)
Que tous puiſſiez Terre & Eau devenir.
Quant eſt à moy, je vois mes Armes prendre,
Pour le Combat hardiment entreprendre.
Bien cognoiſſant que les haultz Dieux ordonnent
De la Victoire, & ou, leur paiſt la donnent.
De pareilz motz Menelaus blaſma
Ses Compaignons, & promptement ſ’arma.
    Certainement ta fin eſtoit prochaine
Menelaus, & la toute certaine
Es mains d’Hector : Il eſtoit trop puiſſant.
Et mieulx que toy les Armes cognoiſſant,
Sans les plus grands des Gregeois qui ſurvindrent,
Incontinent te prindrent & retindrent.
Agamemnon meſmes te vint ſaiſir
Par la main dextre, & du grand deſplaiſirs
Qu’il eut alors, te diſt tout courroucé.
Que veulx tu faire, Ô fol & inſenſé ?
Penſerois tu avoir force & moyen,
De reſiſter ce vaillant Troien ?