Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/241

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De la grand Nef d’Agamemrion & lors
Leur dict ainſi. Ô illuſtres & fortz
Filz d’Atrëus & aultre compaignie,
De Hardieſſe & Prudence garnie,
Le Roy Priam, & ſon Conſeil tres ſage,
    M’ont cy tranſmis, vous porter ce Meſſage.
Paris ſon Filz (qui eſt ſeul Inſtrument
De ceſte Guerre, & qui premierement
Devoit mourir que ſi mal entreprendre)
Vous faict offrir, qu’il eſt content de rendre
Tout le Butin de la Grece apporté :
Auquel ſera d’avantage adjouſté
Beaucoup du ſien. Quant à la belle Heleine
(Bien que Troiens ſe mettent en grand peine
Pour le cuider en ce perſuader)
Ilz perdent temps, car il la veult garder.
Or adviſez de me faire reſponce,
À celle fin qu’a Troie je l’annonce.
Mon Roy vous faict encores demander,
Si vous voulez une Treſve accorder,
Tant ſeulement pour donner Sepulture
Aux Corps giſans par la Deſconfiture
Du jour paſſé ; & qu’apres cela faict,
La Treſve ſoit rompue & ſans effect :
Et qu’on retourne à la Guerre pour voir
Qui doibt l’honeur de la Victoire avoir.
    Les Princes Grccs, ayans ces motz ouyz,
Se tenans coy, furent tous eſbahyz :
Iuſques à tant que le Grec d’excellence
Diomedés, va rompre le Silence.
Il ne fault point que l’offre preſentée
(Dict il alors) ſoit de nous acceptée.