Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Que le malheur des Gregeois ſurpaſſoit
Cil des Troiens, & du tout balancoit
Gaignant la Terre, & l’aultre gaignant l’Air
Surquoy ſoubdain, feit la Fouldre voler
Parmy les Grecs : Leſquelz en leurs Eſpris,
Furent de craincte incontinent ſurpris.
    En meſme inſtant, fut par Idomenée
Roy des Cretoys, ſa Gent abandonnée.
Agamemnon meſmes laiſſa la Place,
Les deux Ajax auſſi, ſans monltrer Face,
Prindrent la fuyte. Et ne fut veu ſur l’heure,
Prince Gregeois, qui feiſt au Camp demeure :
Fors le prudent Neſtor, qui fut contrainct :
De ſ’arreſter. Paris avoit attainct :
Ung des Chevaulx du Vieillart, droictement
Deſſus la Teſte : ou naturellement
On voit les Crins premier naiſtre & ſortir.
Ce Cheval donc le gardoit de partir,
Qui Reculloit, Tournoit, Virevouſtoit,
Pour la douleur mortelle qu’il ſentoit :
Car la Sagette eſtoit bien fort entrée
En la Cervelle, & l’avoit pénétrée.
Dont ſ’efforceoit, pour ſe deſveloper,
À ſon Cheval tous les liens couper.
    Mais ce pendant les grandz Courſiers d’Hector
Portans leur Maiſtre, approchoient de Neſtor,
Qui fuſt la mort, ſans le Grec tant priſé
Diomedés, qui l’ayant adviſé,
Vint au ſecours. Et quant & quant voyant
Le Cauteleux Vlyſſés ſ’en fuyant,
Il luy crioit. Ô Filz de Laertés
Dont les fins tours ſont expérimentez