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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/256

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Par cy devant, ſoyez ores records,
De faire voir voſtre Force de Corps
Aux Ennemys. I’ay cognoiſſance aperte
Que nous vaincrons : & que toute la perte
Sera ſur eulx. Les Murs, la Fortereſſe
Qu’ilz ont baſtiz pour ſaulver leur Foibleſſe,
Seront par moy ſoubdainement forcez :
Car mes Chevaulx franchiront leurs Foſſez
Facilement : Mais lors faictes de forte,
(Quand ie ſeray dans les Nefz) qu’on me porte
Brandons de Feu afin de les bruſler.
Moyen n’auront adonc de reculer :
Ains eſtouffans de l’eſpeſſe Fumée,
Par moy ſera leur Vie conſumée.
    De telz propoz Hector les confortoit :
Et quant & quant ſes Chevaulx enhortoit.
Ô mes Chevaulx Xanthe, Aeton, Podarge,
Aux viſtes piedz, & à la Croupe large,
Et toy Lampus Divin & Remuant,
Pour mon ſalut courant & treſſuant,
Recognoiſſez le Traitement & Chere,
Que bien ſouvent vous faict ma Femme chere
Andromacha : laquelle prend bien peine
De vous donner du Froment & d’Aveine,
En y meſlant, quand il en eſt beſoing,
Du Vin ſouef. Ayant auſſi grand ſoing
De vous penſer, & d’exercer l’Office
D’ung Eſcuyer, qu’à me faire ſervice.
À ceſte cauſe Avancez vous, Courez,
Et voſtre Maiſtre à preſent Secourez :
Tant qu’il Attrappe, ou il rende vaincu
Le viel Neſtor, pour avoir ſon Eſcu.