Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


À ton Souper. Tu n’as aulcun default
Pour les traicter, de tout cela qu’il fault.
Et meſmement ta Tente eſt toute pleine
De vin ſouef que de Thrace on t’ameine.
Lors en Soupant ſ’offrira tel Diſcours,
Qui ſervira de Conſeil & Secours.
Certainement l’on en a grand beſoing,
Car l’Ennemy n’eſt de nous gueres loing.
Las qui eſt cil qui ſe peut eliouyr,
Voyant leurs Feux, & les povant ouyr ?
Voicy la Nuict laquelle ſi nous ſommes
Gens de bon Sens, & bien adviſez Hommes,
Nous ſaulvera. Mais eſtans endormiz,
Nous tumberons es Mains des Ennemiz.
    Ainſi parla, Et l’ayant eſcouté,
Le tout fut faict : ſelon ſa Volunté.
Incontinent Sept Princes entreprindrent
D’aller au Guet, & Sept Centz Souldards prindrent
Avecques eux, l’ung fut Thraſymedés
Filz de Neflor aulcre Lycomedés
Filz de Creon, Aſcalaphus le Tiers,
Merionés feit le Quart voluntierſ :
Aphareus, IalmenuS Deiphyre,
Trop mal ayſez à vaincre & deſconfire,
Feirent les Sept. Leſquelz, & leurs Genſdarmes
Tres bien muniz de leurs Lances & Armes,
Entre le Mur & le Foſſſe meirent
Toute la Nuict, & point ne ſ’endormirent :
Faiſants du Feu, mangeans, ſe promenans,
Ayans l’Oreille & l’Oeil aux Survenans.
    D’aultre Coſté, Agamemnon mena
Auecques ſoy les Roys, & leur donna