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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/288

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Et quant & quant, à Patroclus commande
De tirer hors ſa Coupe la plus grande :
Et du Vin pur, pour leur en preſenter.
Car ceulx qui ſont venuz me viſiter
(Ce diſoit il) ſont Vaillantz Chevalierſ :
Oultre cela mes Amys ſinguliers.
    Quand Patroclus le vouloir entendit
De ſon Amy, ſoubdain feit ce qu’il dict.
Et davantage il print ung Chaulderon,
Faiſant grand Feu deſſoubz & environ :
Dedans lequel il meit de bonne grace,
Tout le cymier d’une Chievre bien graſſe :
Et d’ung Mouton. Puis la belle Eſchinée
D’ung Pourceau tendre engreſſé de l’année.
    Autumedon & Achillés trencherent
Le Reſidu, & tres bien l’embrocherent :
Ce temps pendant que Patroclus allume
Ung Feu bien clair, & garde qu’il ne fume.
    Eſtant le Bois bien embraſé, & bon
À faire Roſt, il eſtend le Charbon
Tres proprement auquel furent couchez
Tous les Loppins qu’on avoit embrochez :
Iectant du Sel deſſus, pour leur donner
Gouil délicat, & les aſſaiſonner.
    Quand tout fut preſt, Patroclus prend du Pain
D’ung beau Pennier, qu’il portoit en ſa Main :
Et ſert à Table. Achillés faict ranger
Les Princes Grecs, les priant de Menger.
Et quant & quant il prend luy meſme Place
    Tout au deuant d’Vlyſſés Face à Face.
Encores plus à Patroclus commande,
De faire aux Dieux l’accouſtumée Offrande.