Et ont trouvé Achillés qui chantoit
Sur la Viole, & ſon cueur delectoit
Par la Muſique en diſant Vers & Hymnefs
Des Dieux haultains, & des Mortelz inſigne.
Ceſte Viole eſtoit la nompareille
En ſa Doulceur, tant belle que merveille,
Paincte tres bien : aiant ſon Chevalet
De fin Argent, gentil & propelet.
Laquelle fut par Achillés gaignée,
Au temps du Sac de Thebes ruynée.
Thebes j’entens du Roy Aetion,
Qui fut par luy miſe à Deſtruction.
Or chantoit il, n’ayant pour Compaignie
Que Patroclus, eſcoutant l’Armonie.
Quand Achillés veid ces Princes venuz,
Leſquelz avoit de longue main tenuz
Ses bons Amys, il ne voulut faillir
De ſe lever, & de les recueillir,
S’eſmerveillant. Patroclus ſe leva
Pareillement recevoir les va.
Lors Achillés leur dict : Bien venuz ſoyent
Les bons Amys & Seigneurs qui me voyent
Dedans mes Nefz, par bonne affection.
Certainement la Viſitation
M’eſt agréable. Et bien que mon Courroux
Soit aigre & grand ſi n’eſt il pas pour vous.
De tout mon Cueur vous ayme & aymeray :
Et touſjours bien de vous eſtimeray.
Diſant ces motz (avecques Face humaine)
Les introduit, & puis aſſeoir les meine,
L’ung aprés l’aultre, en beaulx Sieges eſleuz,
Enuironnez de grans Tapis Veluz.
Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/287
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