Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/291

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Certes (Amy) ie ſuis bien ſouvenant,
Que Peleus quant tu fus cy venant,
(Meu de pitié & chaulde affection
De Pere à Filz) te feit inſtruction
Bonne & honefte & dont pour le devoir,
    Ie te la veulx ores ramentevoir,
À celle fin que ton eſprit l’obſerve.
Filz (diſoit il) la Déeſſe Minerve,
Avec Iuno, te donneront aſſez
Cueur Magnanime, & Membres renforcez :
Mais il les fault embellir en partie,
D’honeſteté d’Amour & Modeſtie.
En te gardant de Simulation,
Et d’Appétit de Vindication.
Et ce faiſant des Ieunes & des Vieulx
Priſé ſeraſ : & t’en aimeront mieulx.
Ainſi te dict ainſi te commanda
Le bon Vieillard, quant icy te manda :
Mais tu n’es plus de ces beaulx dictz records.
Helas Amy, oublie ces Diſcords.
Revien en grace : avec ton Chef de guerre.
Qui delirant ta bonne Grace acquerre,
Te faict : par nous offrir & preſenter
Tous les beaulx Dons, que ie te vois compter.
En premier lieu ſept Trepiers neufz & ronds
Dix Talentz d’or, vingt luiſans Chaulderons.
Douze Courliers, qui ont louvent conquis
À bien courir, pluſieurs pris tres exquis.
Et qui aurait tant d’Or & de Richeſſe,
Que ces Chevaulx ont gaigné par Viteſſe
À leur Seigneur, il luy pourroit ſuffire,
Et ne devroit jamais poure ſe dire.