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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/307

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Or il advint (ou bien par ſon vouloir,
Ou par oubly ) qu’il meit à nonchalloir
Diane chaſte, & ne luy feit offrande :
Dont ellcprint Indignation grande
Encontre luy : & pour bien le punir,
Feit ung Sanglier dedans ſes Champs venir
Horrible & fier, qui luy feit grand dommage :
Tuant ſes Gens & gaſtant le Fruictage.
Maintz beaulx Pommiers, maintz Arbres reveſtuz
De Fleur & Fruict, en furent abbatuz.
Et de ſa Dent aguiſée & poinſtue,
Le Bled gaſté, & la Vigne tortue,
Meleager le Filz de ce bon Roy
Voyant ainſi le piteux Deſarroy
De ſon Pays, & de ſa Gent troublée,
Propoſa lors de faire une aſſemblee
De bons Veneurs, & Levriers pour chaſſer
L’horrible Beſte, & ſa Mort pourchaſſer.
Ce qui fut faict maintes Gens ſ’y trouverent :
Qui contre luy ſes Forces eſprouverent.
Mais à la fin, le Sanglier inhumain
Receut la Mort de ſa Royale main.
Eſtant occis, deux grandes Nations
Pour la Deſpouille, eurent contentions.
Les Curetois diſoient la meriter,
Ceulx d’Etolie en vouloient heriter.
Voila d’ou vint proprement la Querele,
Qui meut entre eulx ceſte Guerre cruele.
    Doncques eſtant Calydon aſſiegée
Des Curetois elle fut ſoulagée
Par la vertu du preux Meleager,
Par quelque temps. Et n’oſoient ſe bouger