Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/308

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Les Aſſiegeans (bien qu’ilz feuſſent grand nombre)
Craignans ſouffrir par luy mortel encombre.
Mais il advint que Fureur & Courroux
(Qui ſont aigrir les eſpritz bons & doulx
Des plus conſtans) dedans ſon Ame entrerent
Soudainement, & ſi tres fort l’oultrerent,
Qu’il propoſa de mectre ius les Armes,
Sans plus hanter les Combatz & Alarmes.
Cette Colere ainſi chaulde & amere,
Vint du debat qu’il eut avec ſa Mere
Dicte Althea : laquelle eſtoit dolente
Que ſon Enfant euſt par Mort violente
Son Frere occis. Dont elle ſ’eſcrioit,
Baiſant la Terre : & à Pluton prioit
Qu’a ſon dict : Filz, pour la faulte punir,
Luy deuſt ung jour mort pareille advenir.
    Meleager adverty de cecy,
En avoit prins tel Deſpit & Soucy,
Qinl n’alloit plus en Guerre ne venoit,
Ains Solitaire en l’Hoſtel ſe tenoit :
Accompaigné de ſon Eſpouſe amable
Cleopatra de beaulté admirable.
    Cleopatra fut Fille de Marpiſe
La belle Nymphe aymée & puis conquiſe
Du Dieu Phoebus, vers lequel ſon Mary
Dict ldeus (trop jaloux & marry)
Oſa jadis le Combat entreprendre,
À tout ſon Arc, pour la luy faire rendre :
Mais il ne ſceut contre Phœbus ouvrer
Si bien, qu’il peuſt ſa Femme recouvrer.
Dont ſes Parens jecterent Larmes mainteſ :
Meſmes la Mere. Et teſmoignant ſes plaintes,