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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/309

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Voulut qu’il fuſt ung nouveau Nom donné
À la Ravie; & dicte Alcyoné.
    Or pour venir à mon premier Propos,
Meleager ſe tenant en Repos,
Les Ennemys cognoiſſans ce Default,
Soubdainement livrerent ung Aſſault
À Calydon, battans les Tours, les Portes,
Et ſ’efforceans d’entrer par toutes fortes.
Dont les plus grands de la poure Cité
(Eſtans reduictz à la neceſſité
D’eſtre forcez) Meleager prierent
De leur aider : mais point ne le plierent.
Par devers luy vindrent auſſi les Preſtres,
Le ſupplier en faveur de leurs Maiſtres :
En luy offrant une grand Portion
De leurs beaulx Champs, à ſon Election.
Aprés ceulx la, Oéneus ſon Pere
Vient à ſon Huys, & convertir l’Eſpere.
Par devant luy ſe mect à deux Genoux,
Et luy requiert de laiſſer ce courroux,
Pour ſecourir la Ville la perdue :
Mais point ne fut ſa Priere entendue.
Autant en feit ſa Mere, à joinctes mainſ :
Tous ſes Amys, tous ſes Freres germainſ :
Mais on ne ſceut ſi bien ſon Cueur ployer,
Qu’il ſe voulut à leur aide employer.
    Ce temps pendant les Ennemys paſſerent
Sur la Muraille & la Cité forcerent,
Et ne fut lors cruaulté delaiſſée :
Telle qu’on faict en Ville ainſi forcée.
    Adonc ſa Femme oyant la Crierie,
L’effroy piteux, le Feu, la Tuerie