Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/313

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(Fors ſeulement d’une ſimplette Femme)
Si grand Fureur as logée en ton Ame.
Et pour laquelle on t’en preſente & donne
Iuſques à Sept, & la meſme Perſone.
L’accompaignant, pour mieulx te contenter,
De ſi beaulx Dons qu’on pourroit ſoubhaiter.
Ie te ſupply (dict Achillés) adviſe
À ce deſſus, & tant ne nous meſpriſe.
Garde le droict de l’Hoſpitalité
Que tu nous doibs : penſe à la qualité
De ceulx qui ſont Ambaſſadeurs tranſmis,
Qui ont eſté touſjours tes bons Amys.
    Le Remuant Achillés reſpondit :
Divin Ajax, tout ce que tu m’as dict :
Me ſemble bon, & voy bien qu’il ne vient
Que d’Amitié mais quand il me ſouvient
Du Tort ſouffert par moyen ceſte Guerre :
Si grand Colere alors le Cueur me ſerre,
Que ie ne puis mon Ire contenir.
Meſmes voyant qu’on m’a voulu tenir
Comme ung Banny, taſchant à deſpriſer
Moy, qu’on devoit ſur tous auctoriſer.
À ceſte cauſe, Amys, ſans plus contendre,
Allez vous en, faictes à tous entendre
Ma Volunté : C’eſt que ie ne propoſe
Pour les Gregeois jamais faire aultre choſe.
À tout le moins juſque à ce que ie voye
Le fort Hector, & les Souldards de Troie,
Mectre le Feu aux Pavillons & Nefz
Des Myrmidons, &les Grecs ruinez
Tout à l’entour de ma Tente. Combien
(À mon advis) qu’Hector ne ſera rien :