Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/334

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Par ton moyen, Ô prudente Deeſſe.
Las, donne moy la Force & Hardieſſe,
Qu’il eut adonc, & me conduyz de ſorte,
Qu’a mon honeur de l’empriſe ie ſorte.
Et ie promectz de faire Sacrifice,
Sur ton Autel d’une belle Geniſſe,
Qu’on n’aura veu encores labourer.
Ie luy feray ſes Cornes bien dorer :
Puis te ſera de bon cueur preſentée,
Si ma priere eſt de toy acceptée.
    Ainſi prioient les deux nobles Gregeoiſ :
Dont la Deeſſe enclinant à leurs voix
Et Oraiſons, pleinement accorda
À chaſcun d’eulx ce qu’il luy demanda.
Lors vont avant, deux Lions reſſemblantz
Mectans les piedz ſur les Corps fraiz ſanglantz :
Dont la Campaigne eſtoit preſque couverte,
Tant fut des Grecs exceſſive la perte.
    Pas ne laiſſa Hector dormir les ſiens
De ſon coſté, car les plus anciens,
Et plus expers feit venir en ſa Tente,
Pour leur monſtrer clairement ſon entente.
    Lequel de vous (dict il) me veult promectre,
D’executer ce que luy vue il commectre :
Et il ſera en honeur avancé,
Et qui plus eſt tres bien récompenſé :
En recevant de moy, pour ſes travaulx,
Ung Chariot mené de deux Chevaulx,
Les plus exquis de l’Armée Gregoiſe ?
De luy ne veulx fors ſeulement qu’il voiſe,
Iuſques aux Nefz des Ennemys, entendre,
S’ilz ont encor vouloir de nous attendre.