Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/333

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Par ung long temps Poſſeſſeur, puis le donne
Au preux Molus, & Molus l’habandonne
À ſon Enfant, qui touſjours le porta,
Mais pour ce coup au fin Grec le preſta.
    Eſtans Armez(comme dict eſt) ilz partent,
Et de la Troupe en peu de temps ſ’eſcartent.
En ſ’en allant Minerve leur envoye
Ung grand Heron, qui chante, & les coſtoye :
Point ne l’ont veu, obſtant la Nuict obſcure,
Mais joyeulx ſont de ſi bonne Advanture :
Et meſmement Vlyſſés qui entend
Tres bien l’Augure, en eſt aiſe & content.
Si commença à dreſſer ſa Priere
À la Deeſſe, en devote Maniere.
    Entens à moy Fille de Iuppiter
Ou Dame Pallas qui daignes aſſiſter
À mes Travaulx, Dame qui me confortes
En tous Perilz, me guydes & ſupportes.
Octroye moy aujourd’huy tant de Gloire,
Que ie retourne aux Nefz plein de Victoire.
Et que nous deux achevions tel Ouvrage,
Que les Troiens en recoyvent Dommage.
    Diomedés auſſy devotement
Feit ſa Priere, & dict tout baſſement.
Eſcoute moy, Ô Deeſſe Gentille
Tritonia, tant bien aymée Fille
De Iuppiter, foys ma guyde Proſpere,
Comme tu fus a Tideus mon Pere,
Alors qu’il fut Ambaſſadeur tranſmys
Vers les Thebains, afin de faire Amys
Eulx & les Grecs. Certes à ſon Retour
Il leur monſtra de ſa Force ung bon Tour