Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/339

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Mais viens tu point pour quelque mort ſouiller
Du jour paſſé, & pour le deſpouiller ?
Hector t’a il preſentement tranſmis,
Pour Eſpier que ſont ſes Ennemys ?
Es tu venu de ſon Auctorité,
Ou de ton gré, dy moy la Vérité ?
    Alors Dolon tout crainctif & tremblant,
Mieulx ung Corps mort qu’Homme vif reſſemblant,
Luy dict ainſi, Hector par ſa parole
M’a tant chargé d’eſperanee frivole,
Qu’a ſon vouloir, ie ſuis icy venu :
Dont ie me treuve ores circonvenu.
Il m’a promis d’Achillés la monture
Et Chariot, hazardant l’advanture
De ce voyage, & que ie luy revele,
De voſtre Camp quelque ſeure nouvelle.
Ceſt à ſavoir ſi vous delibérez
D’entrer en Mer, ou ſi vous demeurez,
Pour tenir bon. Sur tout que ie regarde
Quel Guet on faict, ſi les Nefz ſont ſans garde.
Lors Vlyſſés avec ung fainct ſoubrire
Luy dict : ami ie voy bien par ton dire,
Que ton eſprit a ung bien deſiré,
Trop grand pourtoy, & trop deſmeſuré.
Car ces Courſiers ſont de Nature telle
Qu’impoſſible eſt à perſone mortelle
De les dompter ſi ce n’eſtoit leur Maiſtre,
Que Iuppiter a faict de Thetis naiſtre,
Mais ie te pry Compte moy ſans mentir,
Alors qu’Hector t’a preſſé de partir,
Ou eſtoit il ? Son Harnoys tant famé,
Ou le met il quand il eſt deſarmé ?