Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/340

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En quel endroit logent ſes bons Chevaulx,
Et Chariotz apres leurs grans travaulx ?
Dy moy encor ſi ſes gens ſont couchez
Dedans leurs Lictz, de Batailler faſchez,
Ou ſ’ilz ſont Guet ? Se veulent ilz tenir
Encor aux Champs, & deſſus nous venir
Demain matin ? ou reprendre leur voye,
Victorieux pour retourner à Troie ?
    Lors dict Dolon, le vous advertiray,
Certainement, & point n’en mentiray.
Le preux Hector à mon depart eſtoit
Prés du Tombeau d’llus, ou conſultoit
Avec les grands, des choſes neceſſaires,
Pour debeller (ſ’il peult) ſes adverſaires.
Et quant au Guet dont tu m’as demandé,
Il eſt certain qu’Hector l’a commandé :
Mais les Souldards n’obeiſſent en rien
À ſon vouloir, & ſ’endorment tres bien.
Tant ſeulement les Troiens par contraindre
Sont quelques Feux o& veillent, de la craincte
Qu’ilz ont de perdre Enfans, Femmes, Cité,
Et ne ſont rien que par neceſſité :
Les Eſtrangiers leur en laiſſent le Soing
Leur Femmes ſont, comme ilz diſent, trop loing.
    Vlyſſés veult entendre plus avant,
Et l’interrogue, Ores ſay moy ſcavant,
D’ung aultre faict, & point ne le me cele.
Les Eſtrangiers logent ilz peſle meſle
Parmy Troiens, ou ſ’ilz ont leurs Quartiers
Tous ſeparez ? ie l’orray voluntiers.
    Quant à cecy qu’a preſent me demandes,
Ie te diray comme logent les Bandes,