Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/345

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Haſtivement parmy la multitude,
En les frappant de ſon Arc fort & rude :
Car il n’eut pas l’advis de ſcavoir prendre,
Le beau Fouet craignant de trop attendre.
    Quand il ſe veit ung petit eſloigné,
Et ſon Amy encor embeſoigné :
Soubdain le huſche, & ſiffle de facon,
Qu’il entendit incontinent le Son.
Diomedés ce pendant diſcouroit
(Sans ſe bouger) pour ſcavoir qu’il ſeroit.
Aſſavoir mon ſ’il devoit emmener
Le Char tout plein d’ Armure, & le traiſner
Par le Timon, ou le prendre aultrement
Sur ſon Eſpaule, & partir promptement :
Ou ſ’il devoit encor perſeverer,
À tuer Gens, ains que ſe retirer.
De ces troys poinctz eſtoit l’entendement
Du vaillant Grec agité grandement.
    Surquoy Pallas a ſes faictz aſſiſtente
De ton exploict : va t’en & ne ſejourne :
À celle fin que ton Corps ſ’en retourne
En tes Vaiſſeaulx ſeurement & ſans craincte.
Doubter te fault la Retraite contraincte
Qui t’adviendra, ſi quelque Dieu concite,
Pendant cecy, le Troien exercite.
    Diomedés des qu’il a entendu
Ce bon Conſeil, promptement ſ’eſt rendu
Vers Vlyſſés. Adonc chaſcun d’eulx monte
Sur les Courſiers, qui ont l’alleure prompte :
Car Vlyſſés les preſſoit tant d’aller
A tout ſon Arc, qu’il les faiſoit voler.