Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/5

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, I’ay alai& & nourry, comme mere,
Plufieurs enfans, entre lefquelz, Homere
Fut lepremier, par qui dame Nature,
Feift aux humains liberale ouuerture
De fes fecretz : & fi trefbien l’apprit,
Oion na fceu veoir depuis pareil elprit
Reprefenter les myfteres du monde
Le mieülx au vif Car la chofe profonde
lila traiaoit haukement, & la baffe
Trcfproprernent, & non fans grande grace.
Si qu’on peult dire, en voyant Ion ouuraig;
Ql et hiy ieuI, de Nature l’imaige.
Dont i’ay acquis par tout louange telle,
Oe l’en demeure i lamais immortelle,
Et tous mes fliz iufqu’au ciel extollez.
Cet rocean, dou font ainfi coulez
Les clairs ruyffeaulx, pour l’efprit arroufer
De bon fcauoir, & puys le difpofer
À la vertu, le rendant fuIeptible
Du bien parfai, hau1t, & incorruptible.
D e la liqueur de cefte claire fource,
Grecs, & Latins, courans 1 plaine courbe,
Ont beu grans traith : dou font apres yflumes
Opinions, diuerfement receues :
Chafcun penfant la fienne plus nayfue,
Venant du fonds de cefte fource viue.
Celuy qui preuue, & montre euidemment
Lame immortelle, a pEins vng fondement
En cet Autheur :L’ autre qui admnonefte
Suyure vertu, & tout office honefte, -
À fon recours, comme par vng miracle,
A’ les l?eaulx yers, qui luy feruent d’oracle.