Aller au contenu

Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Entre leſquelz, aulcun des Grecs gendarmes
Ou des Troiens laſſé de porter armes,
Prioit ainſi. Ô tres ſouverains Dieux
Qui voyez tout ce qu’on faiſt en ces lieux.
Las, permectez que celuy qui ſera
Premier motif dont l’accord ceſſera,
(En ſe monſtram à voſtre vueil rebelle)
Que pour la faulte on voye ſa Cervelle
Et de ſes Filz ſur la terre eſpandue,
Et puis ſa Femme à ung aultre rendue.
Ainſi prioient mais leur juſte priere
Fut pour ce coup des Dieux miſe en arriere.
    D’aultre coſté, Priam appercevant
Que tout l’aſfaire eſtoit la bien avant :
Dit aux Gregeois, & Troiens tous enſemble.
Ie m’en iray, Seigneurs, ſi bon vous ſemble :
Ie ne pourrois de douleur me garder,
S’il me faloit de mes yeulx regarder
Mon filz Paris combatant ſa Partie.
Les Dieux haultains, ont la mort departie
À l’ung, ou l’aultre : Et ſi ont ordonné,
Auquel des deux ſera l’honeur donné.
    Ces motz finiz au Chariot monta,
Et les Aigneaulx avec foy emporta.
Print Antenor, & tant ſes Chevaulx preſſe,
Qu’en ung moment il fut hors de la preſſe :
Et toſt apres à Troie ſe rendit.
    Le preux Hector, cependant entendit
Et Vlyſſés à meſurer le lieu
Propre au combat, aſſis droict au mylieu
Entre les camps. Conſequemment pour voir
Lequel des deux devoit l’honeur auoir