Des ſolz humains,qui voz Deitez jurent,
Et puis apres faulſement ſe parjurent :
Soyez teſmoings faictes je vous ſupplye
Cette promeſſe, & faincte, & accomplye
S’il eſt ainſi que Paris mecte à mort
Menelaus, nous voulons ſans remort,
Qu’il garde Heleine, & ſoit vray poſſeſſeur
De tous les biens, dont il fut raviſſeur :
Et promettons, ſans icy ſejourner
Levant le ſiege, en Grece retourner.
Pareillement ſi mon Frere germain
Menelaus, peult vaincre de ſa main
Le dict Paris, que ſoubdain on nous rende
La belle Grecque, avec condigne amende
Des maulx ſoufferts : & que chaſcune année
Soit à noz Hoirs, apres nous, ordonnée,
Certaine Rente, ou Tribut, qui teſmoigne
Noſtre victoire, & leur faulte & vergoigne.
Et au contraire eſtant ainſi vainqueur,
S’il advenoit que par faulte de cueur
Le Roy Priam, & ſes Filz refuſaſſent
Garder la Foy & des Dieux abuſaſſent :
Ie jure icy de jamais ne partir
De ceſte terre, & ne me divertir
À aultre faict : ſans la voir deſolée :
Les Troiens mortz, & leur Cité bruſlée.
Diſant ces motz, de ſon couſteau oſta
Aux deux Aigneaux la vie, & les jecta
Sanglantz en terre, Adoncques ſe trouverent
Illec pluſieurs, qui comme luy vouerent
En reſpandant avecques une Taſſe,
Deuotement le bon vin en la place.
Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/97
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée