Page:Homère - Odyssée, traduction Leconte de Lisle, 1893.djvu/388

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sage Zeus sont très charmés, dans leur cœur, de voir leur cher fils jouant avec les Dieux immortels.

Comment te louerai-je, toi, le plus digne de louange ? Te louerai-je au milieu de tes épouses et dans ton amour, quand tu aimas ardemment la Vierge Azantide, en même temps que le divin Iskhys Elasionide aux beaux chevaux ? Ou quand tu luttais avec Phorbas, fils de Triopos, ou avec Erekhteus, ou avec Leukippos, ou avec la femme de Leukippos, à pied ou sur ton char ? Et, cependant, Triopos n’était point absent. Ou te louerai-je, Archer Apollôn, quand tu marchais sur la terre, cherchant où tu rendrais ton oracle aux hommes ?

Et, d’abord, tu descendis de l’Olympos dans la Piériè, et tu traversas le Lektos sablonneux et la Hémathiè et Perrhaibes, et tu parvins promptement à Iolkos, et à Kénaios et à Euboiè illustre par ses nefs. Et tu t’arrêtas dans la plaine de Lélas, mais il ne te plut point dans ton cœur d’y bâtir ton temple et d’y planter tes bois sacrés.

Et, de là, Archer Apollôn, ayant passé l’Euripos, tu gravis la divine montagne verdoyante, et tu t’en éloignas rapidement vers Mykalèssos et Teumessos pleine d’herbe, puis vers la terre Thèbaine couverte de forêts. En effet, aucun mortel n’habitait encore la sainte Thèbè ; il n’y avait encore ni sentiers, ni routes, sur la terre Thèbaine féconde en blé, mais elle était couverte de forêts.

Et tu t’en éloignas, Archer Apollôn, et tu parvins à Onkhestos, bois sacré et magnifique de Poseidaôn, où le cheval récemment dompté souffle, accablé de travail, en traînant les beaux chars. Et le conducteur, quoique plein d’adresse, marche, sautant du char à terre ; et les chevaux, n’ayant plus de conducteur, traînent le char vide. Et s’ils le conduisent dans le bois sacré, on les suit et on les dételle. Et, selon le rite primitif, on prie le Roi Poseidaôn ; et la Moire conserve le char pour le Dieu.