Page:Homère - Odyssée, traduction Séguier, Didot, 1896.djvu/305

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Qui jadis habitant Pylos riche en brebis,
Occupa dans ses murs maint toit à belle rampe.
Mais il courut ailleurs, fuyant et son pays
Et l’altier Néléus, mortel illustrissime,
Lequel depuis un an détenait ses nombreux
Trésors. Pendant ce temps, de Phylacus victime,
Mélampe en ses prisons souffrait des maux affreux
Pour la jeune Péro, pour l’œuvre difficile
Où l’avait entraîné la terrible Érinnys.
Mais il put, se sauvant, de Phylacé dans Pyle
Pousser les bœufs cornus, de ses actes honnis
Punir le fier Nélée et donner à son frère
L’épouse qu’il rêvait. Puis il changea de lieux,
Fut dans l’hippique Argos, car un Sort tutélaire
Voulait qu’il vécût là, chef d’un sol populeux.
Il prit femme, bâtit un édifice rare,
Engendra deux vaillants : Mantie, Antiphatès.
Celui-ci procréa le sublime Oiclès
Dont sortit le pasteur de peuples Amphiare,
Un chéri d’Apollon, de Zeus Égiochus.
Mais il n’atteignit point à la sénile époque ;
Dans Thèbe il succomba, grâce aux colliers reçus,
En laissant comme fils Alcméon, Amphiloque.
Mante avait engendré Polyphide et Cliton.
L’Aurore chrysotrône enleva pour ses charmes
Ce dernier qu’elle mit au céleste giron.
Amphiare étant mort, le dieu brillant des carmes
Fit de Polyphidès le meilleur des devins.
Mais dans l’Hypérésie, outré contre son père,
Il alla se fixer et prédire aux humains.

Son fils, Théoclymène, était ce même hère