Page:Honnorat - Dictionnaire provençal-français, Projet, 1846.djvu/19

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Je ’itérai pour exemple le mol Kilogramme, inventé de nos jour* sur l’origine et l’orthographe duquel il ne peut exislcr aucun doute . puisqu’il est composé des deux racines grecques . (çhiliôi) et par contraction (chiloi) mille, et de ,’grammaj ancien poids grec. Eh bien ï on prononce déjà ce mol de tant de manières qu’on ne saurait p’.u» comment l’écrire si l’on prenait la prononciation pour guide de l’orthographe, car on dit kilograma, kilougràma, kiragrama, hilagrana, tiragrama, tilograna, kilo.

Il en est de même du mot mùr , parvenu à sa maturité , qui étant incontestablement dérivé du latin maturus,a fait matur par apocope, cl madxir par le changement du f en <i. Voila le véritable mot provençal ; cependant on entend dire dans divers endroits mai/ar, maur, amadur, meir, ameir , et matur, qui serait le plus régulier ; mais les autres ne sont que des altérations.

Quoique ces altérations soient condamnables , il faut cependant en faire mention dans un dictionnaire général île la langue, comme tenant à un de ses dialectes , mais en se bornant à dire par exemple,

r.ir. . dial. mont. v. madur.

Il est facile de déterminer, dans les deux exemples cités, quel est le mot fondamental, celui qui doit être préféré aux autres, parce qu’une étymologie incontestable l’indique d’une manière non équivoque ; mais il n’est pas toujours aussi facile d’établir cette destinction, surtout quand l’élymologie ne nois prête pas son flambeau, ou lorsqu’elle est incertaine. Dans ces cas le seul moyen de parvenir à la connaissance de la vérité est d’avoir égard aux composés du mot , à ses augmentatifs et à ses diminutifs dont manquent ordinairement les altérations , ou bien de consulter les langues "i-ines, formées en même temps et des mêmes éléments que la notre , telles que le Catalan , l’Espagnol, l’Italien et le Portugais. En cherchant à découvrir une règle sure, pour distinguer les altérations des mots fondamentaux de la langue, j’ai trouvé avec une véritable satisfaction , qu’il existait une analogie parfaite entre les hybrides que des accouplements monstrueux produisent quelquefois chez les animaux, et les mots altérés, qui sont aussi des espèces d’hybrides dans les langues . C’est-à-dire, que la nature prévoyante en toutes choses, les avait Irappés de stérilité, afin que la rureté des es péces fut maintenue che ; !<>s nu* et In régularité chez les autre*.